dimanche 4 juillet 2021

Au moins, j'ai osé et je n'ai pas de regrets

  Avec G. , on ne se voit jamais car il est occupé et je ne fais aucun effort pour le voir, du coup, la rupture n'est pas officialisée, on s'envoie un message de temps en temps (lui, vu que personnellement, je suis rarement à l'initiative de l'envoi) et c'est tout. On est des potes surtout que sur le plan physique, la dernière fois qu'on s'est vus en coup de vent, il ne s'est rien passé. C'est mieux ainsi, je pense, cette rupture pourrait ne pas être douloureuse, je suis déjà tendue vers l'après et le suivant. 

  Après avoir été ambigüe sans le faire exprès avec le beau F. après deux ans à craquer dessus en me disant qu'il est bien trop jeune, il est revenu dessus au rendez-vous suivant. Je ne le pensais pas intéressé et j'ai douté. J'ai attendu de longues semaines avant le prochain et ultime rendez-vous, j'ai cherché la manière de tourner la chose de façon claire mais suffisamment ambigüe pour qu'il n'ait pas de soucis si on nous entend. Après tout, il n'est pas supposé draguer les clientes ou moi lui faire des avances. 

  J'ai osé lui poser la question de manière détournée mais claire. Il m'a répondu ne pas être intéressé mais il est bien capable d'avoir prêché le faux pour savoir le vrai. J'ai répondu de manière détournée mais claire et mon visage m'a trahie, je devais avoir clairement l'air déçue (ça a dû être une mimique plutôt drôle à voir d'ailleurs) mais qui s'en doutait et qui comprend (et donc ne le harcélera pas sous des prétextes fallacieux). C'est sans doute mieux ainsi. On serait sortis ensemble quelques semaines, mois et après? La différence d'âge nous aurait rattrappés et il aurait fallu faire des choix. L'un d'entre nous ou les deux en auraient souffert. Mais ne pas oser demander m'aurait poursuivi toute ma vie, je crois bien. Il est tout à fait mon genre physiquement et pour ce que j'en sais également sur le plan moral. Il est juste plus sportif que moi et plus introverti, d'intelligence normale (cause de quiproquos d'ailleurs) mais suffisamment intelligent, ouvert et "bonne pâte" pour gérer correctement la chose (et inversement d'ailleurs, on a su gérer la chose malgré quelques couacs). Et sur le plan sexuel, je n'ai aucun doute sur le fait que ça passe malgré un possible manque d'expérience de sa part mais tout s'apprend. Au moins, ça me rassure sur un point: sur le papier, l'homme idéal existe, je dois juste en trouver un de mon âge. Et j'ai osé faire le premier pas, demander s'il est intéressé (alors qu'on n'a pas passé toute la soirée ensemble, je veux dire). 

  Et qui sait? A priori, il n'a pas de copine depuis deux ans (ou du moins stable); avec son ancien collègue, ils ont parlé de la copine de son collègue qu'il connaît de loin à plusieurs reprises. A un moment ou un autre, ils auraient forcément évoqué sa copine (ou son copain car il n'est pas impossible qu'il préfère les hommes même si j'en doute vraiment) du moment mais rien, jamais. Comme moi, il est pudique mais moi, l'information m'échappe au fil des conversations quand j'ai quelqu'un d'à peu près stable (pas un plan cul, donc). 

  De toutes manières, j'ai effacé son numéro, copié les rares messages échangés pour raison professionnelle dans ma boîte mail et j'ai mis ça de côté malgré une avalanche de larmes pour vider mon coeur. Je le savais mais le coeur a ses raisons que la raison ignore. Je ne mettrais absolument pas ma main à couper qu'il ne soit pas intéressé. Peut-être qu'il  n'osera pas s'il est tenté. Pour tout un tas de raisons qui sont toutes légitimes. Ou qu'il n'est pas intéressé et que je me suis trompée sur toute la ligne. Bien sûr, je pourrais le contacter pour lui poser des questions tout à fait légitimes, il ne pourrait ni s'en plaindre ni me le reprocher. A priori, personne n'a entendu notre échange et j'ai été assez intelligente pour tenir des propos détournés. Personne ne peut me reprocher d'avoir tenté ma chance et de lui avoir fait des avances voilées (et bien légères en vérité). M'accrocher. Mais je n'en ai pas l'intention et n'y ai jamais songé. A peine rentrée, j'ai effacé son numéro et séché mes larmes. 

  Mais j'ai osé me dévoiler et je ne vivrai pas avec ce regret. Cet homme gardera une place dans mon coeur, je l'ai aimé en secret durant deux ans, il aura compté pour moi malgré que rien ne se soit passé. De toutes manières, je compte sur un été faste rempli de rencontres et d'expériences nouvelles. Et LA rencontre qui sait?

mardi 20 avril 2021

Mais les confinements sont passés par là

   Avec G. , on se "voit" toujours. Du moins, on s'envoie des messages régulièrement pour se donner des nouvelles et se soutenir. Il est largement hors zone et ni lui ni moi ne faisons d'efforts pour se voir. Il est occupé, moi aussi. Il est déprimé, moi aussi. Il en a marre de cette situation de m..., moi aussi. Donc la situation pourrit sur place mais c'est aussi bien ainsi, en fait. On glisse doucement d'une relation à autre chose, la fin. On a le temps d'y penser et de s'y habituer petit à petit. 

  Mais les restrictions ont fait énormément de mal à cette relation, on ne va pas se mentir. Deux confinements, leur couvre-feu de mes deux et leur laisse trop courte pour qu'on se voit, le manque de loisirs extérieurs, de sorties a détruit cette relation à petit feu. Lentement mais sûrement. Parfois, je m'interroge sur cette volonté manifeste de détruire les relations humaines. Je veux dire que le gouvernement sait bien que tout le monde ne vit pas en couple, colocation, famille ou ne s'entend pas avec ses voisins. J'ai mes voisins et je sais m'occuper seule, heureusement pour moi. Et mine de rien, je suis plutôt résiliente et optimiste (entre deux séances de râleries bien naturelles). Mais les autres? Ceux qui vivent seuls dans leur chambre avec des voisins qui leur pourrissent la vie (j'ai connu et c'est horrible), au chômage ou pauvres (du moins, qui gèrent moins bien que moi leur budget ou n'ont pas le luxe de pouvoir le faire. Je peux tout à fait me nourrir de riz/pâtes/lentilles, pain/beurre, carottes crues pendant une semaine si ça me permet de m'acheter un livre ou un jeu de société pour m'occuper.).

  On est dans une sorte de zone grise. Pas des plans cul mais pas non plus de projets d'avenir. Un petit copain mais pas un petit ami. Donc oui, on se fait des restos, on va au cinéma ou en fest-noz de temps en temps pour donner de l'air à cette relation et se faire plaisir. Et c'est appréciable. Donc là, il reste les pizzas en livraison devant un film, c'est génial! Vraiment, c'est super bandant, c'est le cas de le dire. Sérieusement, ce n'est pas une vie! Mais ils s'en foutent, ils ont décrété que leur covid de mes deux valait bien la peine de détruire nos vies. Bien sûr, je ne parle pas de fest-noz géants dans une salle pas aérée. Mais une médiévale super étendue? Une fête foraine en plein air avec des stands hyper espacés? Un mètre de distance en plein air, ce n'est quand même pas la mer à boire, il me semble! Quitte à réserver en ligne et devoir imprimer un ticket en guise de jauge. Leurs mesures débiles détruisent nos vies mais ce n'est pas prêt de s'arrêter et ça pèse sur les relations actuelles et surtout les rencontres qu'on ne fait pas.