jeudi 19 avril 2018

Jusqu'où iriez-vous pour l'amour?

  Oh, j'ai bien compris que mon coup de cœur/fantasme sur un charmant monsieur inaccessible n'était qu'une question posée. Si tu rencontres un beau musicien, célèbre, qui vient dans un autre pays avec les contraintes liées à ce métier (voyages (le suivre ou pas? Qu'en est-il de ma non-carrière professionnelle dans ce cas?), le suivre dans un autre pays (et tout abandonner? Que faire en cas de séparation avec des enfants? Devoir apprendre une nouvelle langue?), l'argent (oui, je me fiche royalement de l'argent mais lui? Un de mes ex n'a jamais compris pourquoi je dépensais si peu (réponse, je n'avais pas accès au compte commun et des ressources limitées) mais oui, de temps en temps, je craque sur des choses plus ou moins futiles mais je suis peu dépensière, au final) et le "milieu" (la drogue, les filles qui tourneraient autour, le travail personnel qui lui laisserait peu de temps pour une vie normale). Bref, je sais que la question sous-jacente est Si tu trouvais l'amour avec quelqu'un pas du tout dans tes critères, le genre auquel tu n'as jamais pensé, avec un certain nombre de contraintes, du genre relation pas simple, tu dirais oui?

  Il y a 6 mois, j'aurais dit Non, jamais. Mais aujourd'hui, ce qui compte, c'est l'amour et certaines valeurs (fidélité, respect, honnêteté); la seule réelle question dans ce cas fictif, serait mon avenir professionnel difficile à assurer avec un conjoint qui voyagerait beaucoup et pouvoir le suivre. Mais ce n'est pas le plus difficile à régler (vu où en est ma vie professionnelle, en plus).

  Bref, j'imagine que je suis à un point de ma vie où j'ai accompli des choses, j'ai suffisamment réfléchi sur moi pour savoir plus que jamais où je vais et surtout ce dont j'ai besoin, ces dernières semaines, j'ai réfléchi à la manière de les intégrer à une vie professionnelle normale (35 h + les transports soit 10 heures pas chez moi, des enfants (ce qui suppose écrire une fois qu'ils sont couchés et trouver le temps de jouer de la musique quand même avec casque et sourdine en semaine) donc un sommeil réduit et une efficacité accrue ainsi que de la constance (même si je suis fatiguée, tant pis, jouer deux fois 20 minutes quoi qu'il advienne; quitte à prendre mon ordinateur portable pour écrire à la pause déjeuner). C'est ça que j'avais besoin dans ma vie, c'est ça qui compte dans ma vie.

  Alors si je rencontre un monsieur qui vit loin de chez moi ou avec un métier pas simple, tant qu'il sait qui il est et où il va, qu'il est lui-même et accepte que je ne suis pas quelqu'un de si simple que ça, je le suivrai presque au bout du monde. Et ça c'est nouveau, peut-être parce que j'ai mûri, peut-être parce que de désespoir, j'ai fini par abandonner des choses en cours de route mais qu'importe. Aujourd'hui, j'ai suffisamment rempli ma vie pour ne plus avoir peur de souffrir, de me tromper ou des difficultés (mesurées, cela va de soi).